samedi 17 novembre 2007

Réponse à un antisionniste

Ceci est une réponse à un post sur un forum du Nouvel Observateur autour de l'antisémitisme. Je ne pense pas que ca vaille la peine d'inclure le post initial auquel j'avais réagi...

Désolé de vous décevoir, mais pour me voir débattre honnêtement d’Israël avec vous - ce qui n’est pas le sujet de ce forum - il faudrait me monter que votre antisémitisme est une illusion de ma part, et ceci impliquerait des propos un peu plus cohérents, beaucoup moins haineux et peu plus solides que l’esquive derrière les citations bien pratiques et somme toute fort honorables des Juifs que vous évoquez (Attali et consort), dans votre dernier post au ton apparemment plus mesuré que vos dérapages du précédant. Vos affirmations bon marché du style « meuhnon pas d’israélocidie en vue…» occultaient très mal le sens explicite du post auquel j’ai réagi, à savoir la négation pure et simple, non seulement de l’aspiration légitime à un foyer national Juif, mais aussi et surtout de l’accomplissement collectif d’un effort surhumain et inégalé dans l’histoire (mon souhait, pour rappel, est celui de deux Etats distincts, sans retour).

Mais ce qu’il y a de vraiment révoltant, et en fin de compte ridicule, dans votre post du 25.07.04 14:15 c’est le fantasme inédit par lequel vous tentez d’enfermer Armouze. Saisissant au vol des considérations de Realpolitik, vous en noircissiez d’abord sciemment le sens pour vous délecter d’un tableau apocalyptique, fantasme d’un monde qui se dresserait contre Israël pour le faire disparaître une fois la suprématie US entamée, comme si ça allait de soi, et comme si ce genre de propos n’allait pas alimenter une paranoïa dont les Juifs ont du mal à se débarrasser (ce n’est pas un blâme de ma part envers eux, vous êtes le symptôme explicite de ce qui la justifie). Vous vous complaisez à agiter le spectre menaçant de nouvelles puissances qui se retourneraient immanquablement contre qui ? Les fautifs. Le mot est lâché. Fautifs de quoi ? D’exister ? Oui, bien sur, fautifs d’exister, mais comme ce serait trop cru de l’avouer tout haut, vous saupoudrez votre discours de « palestoches salement et vilement écrabouillés » (c’est tellement commode un palestoche écrabouillé, il faudrait presque en remercier Tsahal), pour en arriver à la solution-dissolution, pur Bonheur, miracle des miracles, esbroufe d’une société imaginaire (loin très loin de la Realpolitk d’où on est parti, mais peu importe, on fait comme si) où comme par enchantement un siècle d’affrontements se résorberait dans le prédigéré de la « nouvelle citoyenneté israéloche inclusiviste … première réelle société libre-hommiste des temps modernes » (j’abrège un peu la prédigestion). Evidemment, il y a bien quelque chose qui cloche. On remarquera peut-être que dans tout le développement libre-hommiste, le palestoche n’a pas d’autre rôle politique que celui de la victime, mais à ce stade du délire on ne va pas s’arrêter pour si peu. On pourrait aussi se demander pourquoi réaliser cette société idyllique en Palestine et pas ailleurs. Non, dans votre esprit brumeux, ce qui manque au bout du compte pour expliquer l’écart entre le tableau idyllique et la réalité d’aujourd’hui - et ici le conducteur perd tout contrôle sur le dérapage qu’il entreprend - c’est un coupable, Armouze, le Juif lâche et coupable de ne pas réaliser son alya, ou plutôt la négation de celle-ci, coupable de « sa position de repli tout confort chez les goyim », coupable de ne pas entreprendre l’anéantissement du foyer Juif…C’est odieux et abject. Inhumain et vil. Une misère de l’esprit. Vous êtes la justification de la nécessité de l’Etat d’Israël, voire de la politique de Sharon. Rarement des propos ne m’auront autant choqué par leur bassesse.

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